Cette semaine se tient en Grande Bretagne le premier "sommet de l'IA". Dans le même temps, des appels à la régulation de l'intelligence artificielle se multiplient. Quel sont les véritables enjeux de cette mobilisation générale ?
C’est au manoir de Bletchley Park, là où Alan Turing déchiffra la machine allemande Enigma, que sont réunis cette semaine (1er et 2 novembre) des grands noms de l'IA ainsi que des responsables politiques du monde entier, pour plancher sur les dangers et la régulation de l'intelligence artificielle.
Il y a quelques jours, le G7 a adopté un "code de bonne conduite" de l’IA. Au même moment, les Etats-Unis prenaient des mesures obligeant les entreprises du secteur à rendre des comptes sur leurs innovations en intelligence artificielle, tandis que l'Union Européenne, pionnière en la matière, peaufine son “l’IA Act” qui devrait voir le jour à la fin de l’année. Bref, c’est la mobilisation générale sur l’IA.
Pourquoi un tel affolement qui rappelle les craintes face à “l’atome” ?
La liste des risques de l’IA est longue : biais discriminants, désinformation via les deepfakes, violation des droits intellectuels (sur les oeuvres, images ou voix des personnes) et, surtout, risques accrus de cybercriminalité et même, demain, robots tueurs, démocratisation des armes chimiques, biologiques et nucléaires. Un tableau quasi apocalyptique !
Dans le même temps, pas question de se priver des promesses positives de l’IA dans de nombreux domaines (santé, transports, entreprises, etc.). Comment réguler sans étouffer l’innovation ? Surtout, comment faire en sorte que la régulation ne devienne pas un moyen pour les “gros” déjà bien installés (Google, Open AI, etc.) de barrer la route aux nouveaux entrants ? L’Europe, en avance sur la règlementation mais en retard sur l’innovation, aurait tout à y perdre.
